La Fontaine Saint-Méen de Saint-Méen-le-Grand
Fuyant les invasions nordiques au VIème siècle, Mewen débarque en Armorique avec son oncle Samson (Saint Samson). Il construit son premier monastère le long du Meu, à Gaël sur les terres du seigneur Kaduon ou Caduon. Cet établissement est ruiné vers 799 par les troupes de Charlemagne, reconstruit en 816 il est de nouveau détruit par les Normands. En 1024 un autre monastère est édifié dans les environs par des moines dirigés par Hingueton (abbé de Saint-Jacut), ils le dédient à Saint Méen. Cette implantation et le marché qui l’accompagne sont à l’origine du développement de la ville de Saint-Méen-le-Grand qui fut érigée en paroisse seulement dans la seconde moitié du XVIIème siècle, après l’introduction des Lazaristes dans l’abbaye. L’église abbatiale devient église paroissiale au XIXème siècle, elle abrite le tombeau de Saint-Méen, dont deux communes portent le patronyme, pour les différencier Grand a été ajouté à celle d’Ille et Vilaine, ce qualificatif « grand » est lié au fait de la création de la cité par le Saint-éponyme.
Deux légendes accompagnent la Fontaine Saint-Méen, pour l’une la source aurait jailli lorsque le Saint planta son bâton en ce lieu, pour l’autre la source existait déjà et le Saint en s’y lavant aurait guéri d’une éruption cutanée. Le site devint célèbre pour la guérison de la lèpre, la gale, la teigne et cette autre dermatose appelée “Mal de Saint-Méen”. C’est peut-être à cet endroit que s’élevait le premier monastère fondé par le Saint. L’ eau de cette source aux pouvoirs miraculeux, ne se s’est jamais tarie, elle était fréquentée par de nombreux croyant qui effectuaient un pèlerinage d’aumônes, une neuvaine et se lavaient neuf jours à la fontaine miraculeuse.
La source, qui donne naissance à un ruisseau, est aujourd’hui protégée par un bac cylindrique de 70 cms de haut et de 180 cms de diamètre réalisé au XXème siècle, l’eau sort à la base de cet édicule dans un grand bassin (enherbé) délimité par une construction de pierre d’où le surnom de “Bain de Saint-Méen”. Tout à côté une ancienne pompe à bras permettait de puiser l’eau de la source.
La chapelle avoisinant la fontaine menaçant ruine, fut démolie en 1811. Sur son emplacement un nouveau sanctuaire a été érigé en 1830 puis restauré en 1927.
La cloche est intégrée au clocheton mur orné de pilastres dont le sommet présente une forme triangulaire à pignon surmonté d’une croix de pierre. Pendant l’été caniculaire de 1867, une sécheresse sévit sur le pays, compromettant les moissons, le curé organise alors une procession vers la chapelle. Une foule fervente y participe, soudain les nuages apparaissent et des trombes d’eau s’abattent sur les participants. Jadis le 21 juin à la date anniversaire de la mort de Saint-Méen, des milliers de fidèles venaient se recueillir à sa fontaine puis à sa chapelle. Ils se rendaient ensuite à l’abbatiale (église paroissiale actuelle) distante de deux kilomètres afin de s’agenouiller pieusement devant son tombeau.