Photos prises en septembre 2020

 

La Fontaine Saint-Nicolas de Malguénac

 

Le 15 mars 1793, après les affrontements de Plumeliau  les paysans insurgés décident de marcher sur Pontivy l’une des villes les plus républicaines de Bretagne, ils viennent des communes de Malguénac, Silfiac, Guern et Séglien. L’affrontement a été sérieux mais les républicains ont réussi à repousser les assaillants qui déplorèrent de lourdes pertes. Le motif de cette révolte réside surtout dans le fait que les Bretons devaient payer deux à trois fois plus d’impôts, suite au renoncement de leurs privilèges (ils étaient moins imposés que le reste des français), mais aussi pour des raisons religieuses les prêtres réfractaires étant assassinés ou déportés. En février 1793 la France est en guerre avec les monarchies d’Europe. L’armée révolutionnaire lance le tirage au sort dans les villages pour recruter 300 000 hommes. Mais les jeunes bourgeois désignés payent pour se faire remplacer et ce sont les paysans qui sont appelés. En 1869, le territoire de la commune de Malguénac a été amputé pour la création de la commune de Le Sourn.

Plusieurs chapelles s’élevaient sur la commune de Malguénac, celle dédiée à Saint-Nicolas édifice de forme rectangulaire  datant du XVIIIème siècle, s’est effondrée en 1920 et a complètement disparu en 1973. A proximité la fontaine qui lui était associée subsiste toujours. Elle date  du XVI-XVIIème siècle, et a fait l’objet d’une rénovation en 1862, date gravée sur son fronton. Depuis 1929, elle figure à l’inventaire des Monuments Historiques. Il s’agit d’un édifice à mur pignon dont les versants tombent jusqu’à terre avec des murets d’enclos. Elle présente une ouverture avec arche en plein cintre au dessus d’un bassin rectangulaire contenant l’eau de la source. Le trop plein s’écoule par un petit canal à ciel ouvert muni au milieu du parcours d’une excavation ronde qui était utilisée par les pèlerins pour prélever l’eau miraculeuse sans souiller la fontaine. L’enclos est fermé par deux échaliers l’un situé à l’avant l’autre sur le côté. Le pignon façonné de crochets est orné en façade  de devises armoriées, celle du milieu représentant la Croix de Malt en dessous est gravée la date de la restauration,  l’autre écusson est difficilement reconnaissable. Le mur du fond de la niche est sculpté d’une coquille Saint-Jacques.