La Fontaine Saint-Pierre et son Lavoir
La Fontaine Saint-Pierre et son Lavoir
Photos prises en mai 2012

 

 

La Fontaine Saint-Pierre et son Lavoir de Delouze-Rosières

 

Le XVIII et le XIXème siècle ont été marqués par de nombreuses épidémies souvent liées à la pollution des eaux. En 1789 après la création des municipalités l’état prit conscience du besoin d’édicter des mesures d’hygiène publique. Les communes sont alors tenues de garantir aux habitants de bonnes conditions de salubrité et de réaliser les équipements nécessaires.

Les lavoirs couverts nécessitaient une charpente qui permettait à la ville ou au village de se singulariser et d’attirer l’attention des passants. Selon sa situation financière la commune optait pour une toiture à un, deux, trois ou quatre pans, selon la forme du bâtiment, et la topographie du lieu. La Fontaine Saint-Pierre et son lavoir situés Grande rue à Delouze-Rosières sont antérieurs aux décisions prises en 1789, le lavoir ayant été érigé dès 1770, il fut restauré deux ans plus tard par Nicolas Simonnot, architecte et entrepreneur à Bar-le-Duc. La Fontaine date du XVIIIème siècle et a été restaurée en 1830 par Thiébaut, architecte à Void. En 1857 le même architecte reconstruit intégralement le lavoir et y réintègre la fontaine. Le grand bassin est alimenté par deux sources l’une provenant via un canal de pierre du captage situé dans le coteau à l’arrière du bâtiment, l’autre source arrive au dessus à l’aide d’un tuyau et dérive du captage d’eau alimentant le réseau des fontaines du village. A Delouze, ce lavoir était considéré comme un miroir de divination. Il était utilisé par des femmes qui avaient la capacité de lire la vie ou la mort. Si l’une de ces lavandières jetait le drap d’une personne malade sur le bassin et que le linge flottait à la surface de l’eau, c’était bon présage pour le malade qui allait recouvrer la santé et survivre. Lorsque le linge coulait à pic, les lavandières présentes autour du bassin avaient connaissance, bien avant tout le monde : de la mort prochaine d’une personne.

Les deux sources sont sous la protection de Saint-Pierre de Véronne dont la statue orne la niche située au dessus des arrivées d’eau, il est aussi le Saint-Patron de la commune. Pierre est né aux environs de 1205 à Vérone d’une famille cathare. Il partit étudier à Bologne. Alors que Saint-Dominique était encore vivant il entra chez les Frères Prêcheurs. Il fut l’un des plus redoutables inquisiteurs nommé en 1251 par le Pape Innocent IV pour les villes de Milan et Côme. Le 6 avril 1252, il fut attaqué et tué sur la route entre ces deux cités, par un certain Pietro da Balsamo dit Carino (qui plus tard eut des remords de cet acte, entra à son tour chez les Dominicains, et mourut en odeur de sainteté). Deux ans après sa mort, le Pape Innocent IV le canonisait.

 

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