La Fontaine Saint-Sauveur
La Fontaine Saint-Sauveur
Photos prises en septembre 2013

 

La Fontaine Saint-Sauveur de Charroux

 

L’Abbaye de Charroux a été fondée sous Charlemagne par le comte de Limoges et sa femme, Euphrasie, vers 788. Elle bénéficia de la protection des rois et des princes dès l’époque carolingienne. La prospérité et le renom de l’abbaye tenait en grande partie à son trésor de reliques, constitué dès sa fondation. Elle possédait une partie du Saint-Voeu (Saint Prépuce de Jésus) qui lui aurait été remis par Charlemagne, une quinzaine d’autre cités du monde chrétien en revendiquent également la possession. Attachée au Concile de 989, qui institua la Paix de Dieu, lieu de pèlerinage et étape sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, elle a accueilli pendant des siècles les pèlerins illustres ou anonymes. L’abbaye connut prospérité et gloire jusqu’à la guerre de 100 ans. Ruinée par les guerres de religion, elle est détruite sous la Révolution et vendue comme bien national. Il ne reste que la tour-lanterne du XIe siècle, dite tour Charlemagne, centre de la rotonde de l’église abbatiale, le cloître et quelques piliers du cœur et du transept. Les reliquaires découverts en 1856 sont à l’origine de la reprise des Ostensions qui ont lieu tous les sept ans, le jour de la Fête Dieu. Les dernières se sont déroulées en 2009.

Au pied de ladite tour en 1849 Pierre-Aristide-Amédée Brouillet réalise la Fontaine Saint-Sauveur. Comme l’indique le panneau racontant son histoire : “Elle a été édifiée pour rappeler l’importance de la présence de sources dans le choix de l’implantation des édifices cultuels. Lieu probable de dévotion païenne, elle a vu naître, au VIIIème siècle, l’une des plus importantes abbaye de la chrétienté occidentale. Célèbre par de nombreux « miracles » entretenus par la croyance populaire, son eau était « reconnue » pour guérir la lèpre et les maux de ventre”. Aujourd’hui elle ne coule plus, mais demeure une œuvre remarquable de finesse et d’élégance.

Né en 1857 à Saint-Laurent de Charroux, Pierre-André Brouillet, vécut à Charroux, puis à Poitiers. Après des études artistiques, il sera directeur adjoint de l’École d’architecture, de sculpture et de dessin de Poitiers. Il décora plusieurs édifices de cette ville, des tympans d’églises, des fontaines dont celle de Charroux ; il réalisa un certain nombre de tableaux religieux. Il a publié plusieurs ouvrages dont “l’Indicateur archéologique de l’arrondissement de Civray” (somme d’informations historiques et archéologiques du pays). Parti sur une route glacée pour porter secours à un convoi de réfugiés belges, le 6 décembre 1914, il est frappé de congestion et décède quelques heures plus tard.

 

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