La Fontaine Sainte-Anne de Keribin de Quimper
La Plage des Gueux ! curieux nom pour cette plage, qui n’en est pas vraiment une. Elle est située au fond de la baie de Kergoan.
Son patronyme aurait pour origine une grande fête la « Fête des Gueux » lancée en 1921. Populaire, laïque elle s’étalait sur deux jours le dernier week-end de juillet, elle rassemblait principalement des ouvriers et des employés. Le dimanche se déroulaient les dernières animations : de course à cloche pied, de lutte bretonne et bien d’autres activités. Le gagnant de certaines épreuves repartait avec un mouton offert par un boucher local. Aujourd’hui c’est le lieu d’arrivée de la descente de l’Odet. Le long de la rive un platelage a été installé et permet une promenade très agréable dans une roselière,
au détour du chemin apparaît une fontaine : La Fontaine Sainte-Anne de Keribin également nommée Fontaine des Gueux.
Cachée dans un écran de verdure s’est un mémorial. Réalisé en granit, il est surmonté d’une croix sous laquelle sont sculptés une ancre marine et une étoile. La façade aux bords ornés de volutes est percée de deux ouvertures. La plus petite placée en hauteur est creusée sous le fronton qui porte l’inscription : « Sainte-Anne Secourez nous ». La statue de la Sainte-Patronne des marins qui l’ornait a été remplacée par un pot de primevère. En dessous une ouverture plus grande, profonde et voûtée, est surmontée d’un toit à deux pans. Elle protège la source provenant d’une excavation ouverte par une arche en plein cintre au fond de la cavité. A l’avant de l’édifice un bassin dissimulé dans la végétation reçoit le trop plein.
Cette magnifique réalisation a une histoire particulière, en 1896, une bande d’amis embarqua pour une partie de chasse aux canards sur la rivière. Pour une raison inconnue la barque a chaviré, tant bien que mal les jeunes gens ont gagné la rive, mais l’un d’entre eux manquait à l’appel. Les heures passant l’espoir de revoir René Keribin âgé de vingt ans s’amenuisait. La journée se termina sans que le corps soit retrouvé. Son père fit le vœu d’élever une fontaine si la rivière lui rendait son fils défunt. Le corps du noyé réapparut le lendemain. René-Corentin Keribin, marchand-drapier de son état, entreprit alors les travaux de captage de la source pour y implanter la fontaine dont il réalisa lui même l’édification et les sculptures.
La découverte de ce bel édifice qui mériterait d’être un peu dégagé de la végétation donne un charme tout particulier à cette promenade.