Photos prises en mai 2011

 

La Fontaine Sainte-Clotilde Les Andelys

 

La basse vallée du Gambon, a permis l’installation des Véliocasses, peuple Gaulois. Andely Le Vieux (maintenant Le Grand Andely) devenant par la suite une ville gallo-romaine et un lieu de séjour des rois Mérovingiens. Andely, devient au Xème siècle un carrefour d’échanges et un lieu de conflits, entre Louis VI, roi des Francs et Henri I, roi d’Angleterre. Symbole de la puissance des Plantagenêts, Château Gaillard, œuvre de Richard Cœur de Lion protégeait militairement la Normandie des convoitises de Philippe-Auguste, le roi de France. Après une construction “éclair” (1197-1198), son histoire est faite de prises et de reprises jusqu’à son démantèlement, organisé par Henri IV, puis Louis XIII, pour y déloger les brigands qui occupaient les lieux. L’imposant donjon ne résistera pas longtemps à la fureur destructrice de Richelieu qui le fera écrêter sur un bon tiers de sa hauteur. les pierres du château disparurent anonymement dans la restauration des abbayes, dans les fondations des maisons. Il en reste maintenant d’impressionnants vestiges accrochés au piton de la “Roche d’Andely”, dominant la courbe du fleuve, encaissé dans une vallée au cour des boucles de la Seine.

La vieille ville finit par s’étendre hors des remparts. Des faubourgs se créent. Les Andelys, vient du regroupement des deux bourgades le Petit Andely et le Grand Andely. A la Révolution de 1789 les officiers municipaux unissent officiellement les 2 villes et le blason actuel est créé avec la devise «fecit utraque unum » (Les deux ne font qu’un). Nicolas Poussin est né aux Andelys en 1594, il fit ses études à Rome, revint en France en 1640 sur la demande de Louis XIII. Celui-ci lui accorda une pension et un logement aux Tuileries. Il retourna à Rome en 1642 et y décéda en 1665.

L’histoire se situe en 511, à l’époque où règne Clovis, premier roi chrétien des Francs. Son épouse Clotilde est très pieuse, à tel point qu’elle imagine une maison où de saintes femmes pourraient vivre dans la prière : un couvent. C’est elle qui fait construire les premiers monastères de France dont un ici, au Grand Andely. Elle sanctifia les lieux par un miracle. La légende raconte : Les ouvriers bâtisseurs de l’église souffrant d’une soif ardente arrêtèrent leur travail. Clotilde, par ses prières, fit couler d’une fontaine voisine une eau ayant, pour eux seuls, le goût et la force du vin. Cette source existait déjà sur un ancien site gallo-romain. Depuis le miracle de Sainte-Clotilde les pèlerins s’arrêtaient pour se baigner dans la fontaine, qui était divisée en deux pour séparer les hommes et les femmes. Un miracle s’y produisit en 514. Un paralytique retrouva l’usage de ses membres en s’y baignant. La source miraculeuse a donné lieu à de nombreux pèlerinages. Au début du siècle dernier comme le montrent d’anciennes cartes postales, on pouvait voir comme à Lourdes de nombreuses béquilles accrochées près de la source, témoins d’autres guérisons. Un pèlerinage annuel est célébré à la Fontaine début juin.

Autrefois le 2 juin on versait du vin dans la fontaine Sainte Clotilde, en souvenir du geste de sa patronne. Pour confirmer ce miracle, le clergé plongeait la statue de la Sainte avant de permettre aux malades de se baigner. L’immersion des statues procède d’un double symbolisme : on réactive le pouvoir du saint, mais on réactive aussi le pouvoir de l’eau par la plongée du saint.