La Fontaine Sainte Edwette d’Audierne
La Fontaine Saint-Edwette coule sur l’ ancienne commune d’Esquibien qui depuis le 1 janvier 2016 a fusionné avec celle d’Audierne. Située à une centaine de mètres de la chapelle du lieu-dit Landrevette, au bord d’un chemin creux, une fontaine datant de 1723, entourée de fleurs et de verdure, est dédiée à Sainte Edwette. La niche protégée par un grillage, abrite une jolie statuette polychrome datant de la deuxième moitié du 19 ème siècle. La Sainte femme est représentée le front sein de la couronne des princesses, la main gauche presse sur son coeur la couronne des vierges, sa main droite tient celle des martyrs.
Sainte Edwette ou Evette, la vierge aux trois couronnes, est la protectrice des pêcheurs de la baie d’Audierne. Elle a reçu cette mission de Dieu, en mémoire de son naufrage et de la traversée de la baie dans son auge de pierre. Son pouvoir, qui égale celui des plus grandes saintes du Paradis aurait été révélé par Sainte-Anne d’Auray elle-même. Sainte-Edwette fait partie des saints personnages bretons inconnus, dont toue la biographie consiste en quelques traditions lointaines, auxquels la dévotion populaire a ajouté ses légendes. Dans le bulletin de la Société Archéologique du Finistère du 8 avril 1899 (tom XXVI) Mr H Le Carquet, rapporte la légende entourant cette sainte :
“Elle fait naître la sainte en Angleterre, d’après elle, la sainte aborde, en Bretagne-Armorique avec Saint-Démet son frère. Le navire qui transportait les deux Saints désemparé par la tempête, heurte un écueil et s’entrouvre. Tout l’équipage trouve la mort, mais Dieu qui réservait St-Démet et sa soeur pour de hautes destinées, les recueille dans sa main et les dépose sur le rivage. La côte où ils avaient abordé était celle de Ponhor ou de Plozévet dans la baie d’Audierne et comme le pays était désert ils décident d’y demeurer. Ils se mettent tous les deux à construire une cabane…….
La règle de la sainteté ne permet pas qu’un saint et une sainte restent, sous le même toit pour faire pénitence. …….Evette s’incline devant son frère monte dans une auge de pierre, joint les mains et lève les yeux au ciel. Aussitôt l’auge se met en mouvement et vogue sur la mer…traverse la baie et s’échoue à l’endroit où se trouve aujourd’hui la chapelle sainte…L’espace de mer qui sépare le Sillon de la terre fut appelé, le Port de Sainte-Ewette. La sainte avait construit une cabane au lieu de son débarquement, mais se retirait à quelques distances, dans les terres, pour prier. Les habitants de la contrée étaient païens. Déjà prévenus contre elle à cause de son arrivée miraculeuse, la voyant tous les jours agenouillée au même endroit et faire le signe de la croix, chose qu’ils ne pouvaient comprendre, l’accusèrent de maléfices…… Et ils la poursuivaient et la frappaient avec les fourches de fer qui servaient à jeter la lande dans les fours pour cuire le pain……….Le seigneur qui avait destiné cet endroit pour être témoin des mérites de Sainte Evette opéra un nouveau miracle. Une nuit toutes les fourches de fer du village disparurent……… et cela se renouvela toutes les fois que l’on voulu chauffer les fours au moyen d’instruments en fer. On a jamais su ni comment ni par qui les fourches étaient enlevées, mais pendant de longues années on ne pu se servir que de fourches de bois. Le nom même en est resté aux habitants. On les appelle Potres-Esquivien ou Esquivienis c’est à dire les gens aux outils de bois……..La sainte passait ses journées en prière sur une roche qui porte encore la trace de ses genoux, celle de son chapelet qui pendait à sa ceinture et celle de sa main droite sur laquelle elle s’appuyait quand elle était fatiguée……. Après une vie longue de pénitence, sainte Evette alla au ciel recevoir la récompense de ses mérites…… Saint Démet mourut plein de grâce et devint le patron de Plouzévet. (Extrait du bulletin de la société archéologique du Finistère, daté du 08 avril 1899, tome XXVI, compte rendu de H. LE CARQUET)