La Fontaine Sainte-Godeleine
La Fontaine Sainte-Godeleine
Photos prises en mai 2011

 

 

La Fontaine Sainte-Godeleine de Wierre-Effroy

 

Le nom de Wierre est mentionné dans les chartes de Saint-Bertin, le 27 mars 857, sous la dénomination de Wilere, voulant dire terrain humide, Effroy serait la désinence française du nom d’Effrid, comte d’Hesdin, seigneur du lieu en 850. Londefort hameau de Wierre-Effroy est situé sur une ancienne voie romaine. Sainte Godeleine naquit en 1049 au château de Londefort dont son père était le seigneur. On distingue encore les fossés qui entouraient le bâtiment mais celui-ci a entièrement disparu. Cependant, un bloc de marbre de Ferques, taillé en forme de chapelle, marque le centre approximatif de l’ancien château, il a été planté en 1914-18 par des soldats de l’armée belge, en l’honneur de Sainte Godeleine, tuée à Ghistelles en Flandre Belge.

Une petite chapelle dédiée à Sainte Godeleine se trouve dans une pâture voisine, près de l’endroit où elle aurait planté sa quenouille et fait jaillir une source d’eau limpide. L’édifice a été construit en 1782, sur le mur extérieur de l’abside, deux plaques de marbre donnent les noms des fondateurs avec le texte suivant : ” Cette chapelle a été construite en l’honneur de Sainte Godeleine par Jean-Baptiste Bras de Fer Deletang et Marie-Thérése Longuemaux, son épouse, le 26 septembre 1780 “. Le sanctuaire réalisé en pierre de Ferques est de style néogothique. La source arrive par une petite canalisation jusqu’au fond de la chapelle, elle s’écoule ensuite sous le mur de soutènement, dans un petit bassin avant d’aller rejoindre la rivière Slack toute proche. Une fête et procession patronale a lieu à Wierre-Effroy le dimanche de juillet proche du 6. L’eau de cette source guérit les maux d’yeux, les maux de gorge et la fièvre. Aux murs sont suspendus des ex-voto, des rubans, des chapelets, des photos….

Sainte-Godeleine ou Godelaine, Godelive, Godeliève, naquit vraisemblablement au château de Londefort vers 1049, de Hemrid, seigneur de Wierre-Effroy, et de Ogine originaire du Boulonnais. Elle avait dix-huit ans lorsqu’elle épousa Bertholf, le seigneur de Ghistelles. En ce temps-là, le comte de Boulogne, issu d’une branche cadette de la maison de Flandre, régnait sur un pays petit mais puissant, dont la population ne se différenciait, ni par l’ethnie, ni par la langue, de sa voisine d’outre Aa. Il n’était donc pas étonnant de voir un jeune noble de Ghistelles venir épouser une damoiselle de Londefort. Elle était bonne, jolie et douce, ce qui n’empêcha pas sa belle-mère de la haïr bientôt et son mari de décider de la faire disparaître. Ils la firent enfermer dans un cachot quelque temps après le mariage, mais elle réussit à s’enfuir et à revenir au château paternel. Son père, par souci de conscience, porta cette séparation devant l’évêque de Tournai qui exigea que les époux reprennent la vie commune. Godeleine lui obéit et revint chez Bertholf qui la fit étrangler par deux de ses valets qui la jetèrent ensuite dans un étang.

Elle décède à Ghistelles en Flandre, dans la nuit du 6 au 7 juillet 1070. Bertolf ne tarde pas à se remarier. De cette seconde union lui naît une fille prénommée Edith qui est malheureusement aveugle. Un jour, la jeune fille va se laver les yeux avec l’eau de la mare où le corps de Godeleine avait été plongé. Elle retrouve instantanément la vue et, en remerciement, fonde l’abbaye de Ten Putte, son père se convertit et devient religieux. A la suite de ce miracle et de cette fondation, le culte de Sainte Godeleine se développera dans toute la Flandre et dans le Boulonnais. De nos jours, l’église de Belgique l’a inscrite dans son martyrologe au 6 juillet. A Wierre-Effroy ce n’est pas une foule que l’on rencontre, mais la chapelle est rarement vide, des personnes de tous âges et des couples parfois avec les enfants y entrent pour réciter une courte prière, allumer une bougie, remplir une bouteille d’eau. Il se dit que la chapelle de Wierre-Effroy est un lieu de recueillement pour les femmes battues, en contraste avec l’église Saint-Omer de Wierre-au-Bois où Saint-Gendulphe veille sur les hommes battus et trompés.

 

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