La Source Foker de Ceyssat
Le village de Ceyssat dépendait jusqu’au XIXème siècle de la paroisse Saint-Martin d’Allagnat. Allagnat fut rattachée à Ceyssat et devint la commune de Ceyssat-Allagnat, qui en 1891 prit son patronyme définitif de Ceyssat. Sur le territoire d’Allagnat il existait fin du XIIIème début du XIVème siècle, un château fort appartenant aux seigneurs de Murat dont il ne reste aujourd’hui que l’ancien donjon circulaire, les autres bâtiments datant du XVIIème siècle. L’eau est partout présente dans la commune de Ceyssat qui compte de nombreuses sources, les aménagements hydrauliques y sont nombreux, vingt équipements y ont été recensés.
La Source Foker, aménagée en fontaine au bord de l’esplanade de la mairie est d’une nature et d’une origine différente des autres points d’eau de la commune. Elle présente un écoulement modeste mais constant en toutes saisons. Sans matière en suspension et d’un débit limpide, elle dépose pourtant sur le système de déversement des dépôts et lichens constituant une véritable croûte dont les couleurs varient de l’ocre clair à la couleur rouille en passant par le vert. Le fond de la petite vasque qui recueille l’eau est couverte de concrétions rouges orangées significatives d’une importante présence de fer ferrique. L’analyse chimique d’un litre de cette eau a révélé qu’elle contient 6,5 g de sels minéraux dont 1 g de sulfates, d’où son odeur particulière, 0,7 g de calcium…et 1200ml de gaz carbonique dissous. Si l’on goute cette eau, elle est pétillante avec un goût soufré et légèrement acide, elle est à priori impropre à la consommation car trop minéralisée. L’eau de pluie traverse les fractures de la roche vers des zones profondes où la température peut atteindre jusqu’à 180°. Réchauffée et acidifiée par le gaz carbonique issu des chambres magmatiques qu’elle rencontre, l’eau reçoit le pouvoir de solubilisation des roches, au contact desquelles elle se charge en minéraux comme le soufre et le calcium. Cette eau brulante revient vers la surface sous pression en empruntant le réseau des zones fracturées. Ceyssat aurait pu accueillir des thermes, une société anglaise souhaitait doter la commune d’une station thermale. Après une dure lutte administrative c’est le village de Chatelguyon qui a bénéficié de la création.