Le Lavoir et la Source de Lisle-sur-Tarn
Le port de Lisle-sur-Tarn est le seul situé sur la rive droite du Tarn. Il était très utilisé au Moyen-Âge, pour le transport des voyageurs, mais il permettait aussi de nombreux échanges commerciaux, vin céréales, et le pastel, qui fut la seule source de teinture bleue disponible en Europe jusqu’à la fin du XVIème siècle, avant l’arrivée de l’indigo extrait de l’indigotier cultivé en Extrême-Orient. Jusqu’au XVIIIème siècle ce transport fluvial assura à la ville une grande prospérité comme en témoigne quelques beaux hôtels particuliers. Cet usage commercial perdura jusqu’au début du XXème siècle, mais prit fin en 1920.
Le lavoir doit toujours se situer près d’une source et en amont du cours d’eau qu’elle constitue afin que l’eau savonneuse ne contamine pas l’eau potable. Le linge était mis à tremper dans l’eau pendant une nuit, ensuite à bouillir au domicile, seul le dernier frottage et le rinçage se passaient au lavoir. Celui de Lisle-sur-Tarn a été édifié en brique et possède au ras de la chaussée deux arcs en plein cintre. Une grande esplanade herbeuse permet d’y accéder. Les bacs à laver permettaient aux femmes d’effectuer leur travail debout ce qui était peut-être un peu plus confortable, en outre la toiture dont il est pourvu les abritait de la pluie, mais pas des courant d’air. L’eau était distribuée par trois goulottes au dessus-desquelles une porte en métal permettait de surveiller le niveau de l’eau. L’arrivée de celle-ci dans les maisons, puis des machines à laver sonnèrent le glas de ces lieux où circulaient toutes les nouvelles du quartier ou du village.