DUPUYTREN Guillaume


 Guillaume Dupuytren vient au monde le 6 octobre 1777 à Pierre-Buffière, en Limousin (actuel département de la Haute-Vienne). Il arrive à Paris en 1789 et entre au collège de la Marche.
Il est tenté par un engagement dans l’armée mais son père, avocat de formation, préfère le voir chirurgien et l’inscrit en 1793 comme stagiaire à l’hôpital Saint-Alexis de Limoges. Par la suite il regagne Paris. Sans le sou, il étudie avec ardeur, et suit des cours à la Charité, à la Salpêtrière, à l’Ecole de Santé, ayant pour maîtres Alexis Boyer pour l’anatomie, Auguste Thouret pour la médecine, Louis-Nicolas Vauquelin et Edmé Jean-Baptiste Bouillon-Lagrange pour la chimie, Philippe Pinel pour l’aliénation mentale. Il est nommé à 18 ans Prosecteur de la Faculté de Paris et, à 24 ans, chef des travaux anatomiques. Il est professeur de médecine opératoire en 1812, chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu en 1815. Il est également inspecteur général de l’Université en 1808, baron en 1816 et premier chirurgien du roi. Il est élu membre de l’Académie des sciences en 1825.

Dupuytren fut avant tout professeur et praticien, il a laissé son nom à une fracture : la fracture de Dupuytren. Celle-ci combine une fracture de la cheville et une dislocation provoquées par une torsion forcée ou violente. La fibula (péroné) est fracturée juste au-dessus de la cheville, et le tibia se fracture à l’extrémité inférieure, siège d’un arrachement des ligaments. La cheville est alors disloquée. A l’origine d’innovations techniques et instrumentales, (résection du maxillaire inférieur, ligature de l’artère iliaque externe, incision d’abcès cérébral, détermination des six degrés de brûlures, anthrax, hernies étranglées, cataracte, lésions de l’épaule, le torticolis), il donnera son nom à une atteinte de la main et à un traumatisme osseux de la hanche. Il fonde avec son ami Cruveilhier la Chaire d’Anatomie Pathologique de la Faculté de Médecine de Paris.

Au sommet de sa gloire (au delà des frontières) Dupuytren voyait 10.000 patients par an et était devenu très riche. En 1830 a lieu le mariage de sa fille unique une des plus riches héritières de France, ce qui lui a permis d’épouser un prétendant titré, de la noblesse d’empire, Louis Napoléon Bonnin de La Bonninière, Comte de Beaumont dont elle aura un fils dès 1833. En novembre 1833, victime d’une attaque, il sent l’une de ses paupières et le coin de sa bouche se paralyser peu à peu. Il n’a plus l’énergie de se rendre à l’hôpital, sa santé s’amenuise et il meurt à Paris le 8 février 1835 à l’âge de 58 ans. il est enterré au cimetière du Père Lachaise, à Paris. Il légua à la Faculté une somme de 200 000 francs, qui servit à la fondation d’une chaire d’anatomie pathologique et à la création d’un musée anatomique, qui porte son nom.