L’histoire de Saint-Thuriau (Thurian, Thurien, Thuriaf, Thivisain, Turio ou encore Urien)  est semi-légendaire, il serait  né près du monastère de Lanvollon en Bretagne, ce monastère était de la dépendance de celui de Dol. Il fut d’abord berger, puis un prêtre lui enseigna la grammaire et les éléments de la langue latine, il les eut bientôt très vite appris. L’évêque de Dol dont le patronyme diverge selon les sources (Thiamail ou Amael, ou peut-être Saint-Samson) ayant eu connaissance de cet enfant l’adopta comme son fils. Après ses études, il l’ordonna prêtre, le mit  à la tête du clergé de son église pour le remplacer comme évêque.

Peu de temps après son ordination, un seigneur  du pays nommé Rivallon pilla et mit le feu dans un monastère dépendant de l’évêché et situé à 7 ou 8 lieues de Dol. Lorsqu’il apprit les faits Thuriau accompagné de 12 religieux se rendit auprès de Rivallon, ce dernier en le voyant fut pris de repentir et se jeta tremblant à ses pieds et lui offrit de réparer le mal qu’il avait commis, Thuriau accepta cette proposition en guise de pénitence, puis  Thuriau retourna satisfait dans son église. Rivallon pendant sept années s’employa avec des princes voisins à réparer au septuple les dommages qu’il avait causés.

Saint-Thuriau opéra plusieurs guérisons miraculeuses et mourut saintement dans un âge très avancé en 749, il fut enterré dans son église cathédrale. Lors de l’invasion de Normands son corps fut transféré en l’église Saint-Germain des Prés qui le conserva jusqu’en 1793 année où il fut détruit par les révolutionnaires. Une autre partie de son corps conservée dans la cathédrale de Chartres aurait également disparue lors de la Révolution.

L’évêché de Dol ayant beaucoup d’enclave dans l’ancienne Domnonée, partie de la péninsule armoricaine, le long des côtes de la Manche, explique qu’en Bretagne le culte de Saint-Thuriau se soit répandu. Plusieurs localités portent l’un de ses patronymes Saint-Thuriau et Saint-Huriau dans le Morbihan, Saint-Thurial en Ille et Vilaine, Saint-Thurien dans le Finistère, il existe également un Saint-Thurien dans le département de l’Eure. Des églises, chapelles lui sont dédiées, mais aussi des fontaines Saint-Thurien à Crarc’h et à Saint-Barthélémy,  peut-être aussi  Saint-Thivisiau à Landivisiau que l’on assimile souvent à Saint-Turiau.