ROUQUIE (Fontaine de la Place )
L’histoire de la fontaine et celle de la Place ne peuvent être dissociées.
Elle est bien antérieure à la fontaine.
Elle naît au cours des XII et XIIIème siècles lorsque le village éclate entre le Castel Nao et le Castel Bas.
Elle s’appelle alors Place de la Lauze : peut être est-elle pavée avec des pierres plates que nous appelons, ici, des « lauzes ».
Elle devient rapidement le centre de vie de la communauté : elle s’oppose à la cour du Château symbole du pouvoir seigneurial. Fêtes et marchés s’y déroulent. Chaque année, l’installation des Consuls a lieu en son centre. La place de la Lauze est moins vaste qu’aujourd’hui : un pâté de maison, sur l’emplacement de la fontaine actuelle gêne la circulation des charrettes qui transportent paille, foin et vendange. On peut relever ce pâté de maisons sur le plan cadastral de 1811. C’est en son centre, situé au niveau de l’impasse des voyageurs que les citoyens de 1792 décident de planter l’arbre de la Liberté. La plantation n’a pas lieu ; les royalistes Ouveillanais s’y opposent par la force : coups, émeute … Pourtant, en 1801, l’arbre trône au milieu de la place rebaptisée « Place de la Liberté ». Il est même entouré d’un banc en pierre. Son existence n’est pas de longue durée. En 1816, sous la Restauration, la municipalité anti-républicaine le fait couper ; le banc est détruit. En 1830, pendant les « Trois Glorieuses », un nouvel arbre est planté et, ironie de l’histoire, le jour de la Saint-Philippe ! En 1876-1877, la municipalité décide de détruire le pâté de maisons ; et bien sûr, l’arbre de la Liberté disparaît aussi. Des maisons, il ne reste qu’un bas de mur que les Ouveillanais appellent, encore aujourd’hui, la Banquette. La place, pendant longtemps, est baptisée Place de la Banquette.