LA LITRE FUNERAIRE


La litre funéraire ou litre seigneuriale, était une bande noire posée à l’intérieur et parfois à l’extérieur d’une église pour honorer le défunt. Cette bande noire peinte ou en tissus placée en hauteur s’agrémentait de représentation du défunt ou de ses armoiries. En 1245 au quatrième concile de Latran, l’église limite l’emprise des laïcs et décide de s’approprier les édifices religieux construits par les seigneurs pour les familles de leur fief. Elle remplace  ainsi le Dominium laicus (dominium laïque) qui indiquait que le roi ou tout noble qui avait fait construire l’église sur ses terres en était propriétaire, par le droit de patronage. Ce patron fondateur avait alors le droit de litre, ses enfants  ou successeurs pouvaient la faire peindre au-dedans de l’église, à l’extérieur seulement s’il s’agissait d’un seigneur haut-justicier. Cette coutume se développe à partir du XIVème siècle. Le droit de litre faisant partie des prérogatives seigneuriales sera supprimé à la Révolution par la loi du 13-20 avril 1791. Beaucoup de ces bandeaux noirs ont disparu par érosion du temps mais aussi sous le badigeon, parfois sous le bois d’une chaire à prêcher. Il constitue aujourd’hui un enjeu lors de la restauration des édifices religieux, les plus récents ayant 230 ans et les plus anciens 300 à 350 ans ce qui demande le respect.